Le 31 mars était un jour particulier pour moi. Pour la première fois, j’ai enfin pu commencer un jeu de la série des Persona. Après 102h de jeu sauvegardées, je voulais absolument vous partager mon ressenti que ce soit au niveau de l’histoire ou du gameplay. Parce que très franchement il y a de quoi dire !
My Personas are a bit different!
Persona 5 Royal est effectivement mon premier Persona, cependant, ce n’est pas comme si je débarquais complètement en terre inconnue lors du premier lancement du jeu. D’une part j’avais déjà joué à quelques opus de la série principale : Shin Megami Tensei. Je vous recommande d’ailleurs Shin Megami Tensei IV et sa suite Shin Megami Tensei IV Apocalypse tous les deux disponibles sur 3DS. D’autre part, je lis actuellement l’adaptation manga de Persona 3 et j’ai pu voir les adaptations anime de Persona 4.
Seulement voilà, en ayant l’habitude de SMT IV et de sa difficulté parfois injuste, au lancement de ma partie de P5, j’ai décidé de faire mon bonhomme et de démarrer directement en difficulté “difficile”. Pour être tout à fait honnête avec vous, je n’ai réduit la difficulté que lors de deux combats, parce que c’était chiant vraiment (mais on y reviendra). Autant le dire clairement, je trouve le jeu trop facile. Trop facile car trop permissif en réalité.
Le système de “1-more” est un système qui vous permet de jouer un tour supplémentaire avec un personnage si vous arrivez à assommer l’adversaire, avec une faiblesse ou un critique. A cela peut s’ajouter le système de “baton pass” ou “transfert” en Français, qui vous permet de passer votre “1-more” à un autre personnage, sans épuiser son propre tour et en lui conférant un boost temporaire. Plus vous effectuez la manoeuvre, plus les boosts seront puissants. Pour finir une fois que tous les ennemis sont assommés, vous effectuez un braquage permettant de déclencher la fameuse “All-out attack” ou “assault général”. Pour faire très simple : Plus il y a d’ennemis, plus il y a de chances que vous fassiez de gros dégâts, tout en jouant le plus possible au cours d’un tour. Ce n’est pourtant pas l’élément le plus préjudiciable. Même en mode difficile, une erreur du joueur est sans conséquences.
Dans Shin Megami Tensei et Persona, en plus des faiblesses de types, on trouve aussi la résistance, l’annulation, l'absorption et enfin le renvoi. Contrairement à SMT IV qui termine instantanément votre tour si vous rentrez dans ces cas de figure, Persona 5, lui, vous permet de jouer comme si de rien n’était. Pire encore, si vous assommez un ennemi, vous avez le droit au “1-more”, et si on vous envoie un attaque que vous bloquez en temps normal, elle le sera aussi dans ce cas-là. Au bout d’un moment, vous pourrez donc bourriner sans réfléchir et c’est bien dommage.
Mais alors pourquoi ai-je mis la difficulté sur “normal” à certains moments ? Eh bien tout simplement parce que parfois le jeu se dit qu’il doit quand même relever le niveau et proposer un combat en 5 phases qui doit être terminé en moins de 30 minutes. (Et ce n’est pas le boss de fin). Mais sinon c’est tout, rien de bien insurmontable.
Je comprends tout à fait que la comparaison avec SMT, ne soit pas pertinente pour certains d’entre-vous. Et même si j’ai trouvé les combats assez faciles, ce n’est pas comme si je n’avais pris aucun plaisir à jouer, c’est même tout le contraire, le système de combat n’est absolument pas à jeter et il serait injuste de ne juger le jeu que sur ledit système, l’histoire rentre bien évidemment en ligne de compte.
Braquage à la Japonaise
L’histoire de Persona 5 débute d’une façon assez singulière : A peine avons-nous signer les conditions générale d’ut… Euh, le pacte du trickster que nous débarquons dans ce qui semble être la fuite d’un braquage ayant mal tourné. En effet, le personnage que nous incarnons, Joker, s’est fait piégé, puis arrêté, puis interrogé façon Guantanamo. Quelle étrange façon de commencer un J-RPG. Rapidement la procureure Sae Niijima prendra le relais, elle servira d'interlocuteur afin que Joker puisse raconter sa version des faits et donc pour que nous puissions jouer. Un procédé narratif inédit pour ma part, qui fut l’un des éléments qui ont fait que j’ai pris plaisir à jouer. L’autre élément majeur étant bien évidemment l’histoire en elle-même. Ici, je vais essayer de spoiler le moins possible. Ainsi, je vais éviter de révéler les éléments importants de l’histoire.
Joker nous raconte alors que suite à une décision de justice, il est alors en probation dans la ville de Yongen, recueilli par le gérant du café Leblanc. Au sein de son nouveau lycée, il fait la connaissance de Ryuji SAKAMOTO délinquant notoire du lycée. Un jour, alors qu’ils se rendaient en cours, le lycée se transforme en château représentant les désirs pervertis de son propriétaire. Pour remédier à la situation, Joker va devoir voler le trésor pour voler le coeur du roi et le purifier. Telle sera la mission des Voleurs Fantomes : Purifier le coeur pervertis des adultes.
Et au départ, je dois avouer que ça m’a fait tiquer, j’avais l’impression d’avoir un message disant : Tout est la faute des adultes, la jeunesse pourra faire changer les choses. Heureusement, très rapidement, l’histoire se révélera plus profonde et surtout beaucoup moins manichéennes. elle décrira une situation tristement réelle dans notre société actuelle. Parallèlement à l’histoire principale s’ajoute la mécanique des “confidents” (Social Link). En montant le rang pour chaque personnage avec qui vous nouer un lien, vous obtiendrez des compétences supplémentaires, mais aurez le droit au développement dudit personnage. Un développement non sans difficulté, loin d’être niais, mais encore une fois réaliste. Souvent, la remise en question du personnage sera de mise, mais chacun agira à sa façon. Et c’est là, le véritable propos de Persona 5 : Cicatriser et aller de l’avant, être le moteur de sa propre vie. Le tout dans un monde contemporain, comme pour renforcer l’impact du propos auprès du joueur. En témoigne le boss de fin, qui représente à lui seul tout le propos du jeu.
Vis ma vie de lycéen Japonais
Persona 5 Royal est un jeu purement Japonais, jusque dans ses lieux, son déroulement, et ses partis pris. Si bien que cela peut en dérouter plus d’un lorsque le jeu commencera. Persona 5 Royal, vous permettra pendant une année scolaire Japonaise (d’avril à mars) de vous mettre dans la peau d’un lycéen Japonais et tout ce qu’il va avec, c’est-à-dire, prendre le métro, sortir passer du temps avec vos amis, mais aussi et surtout répondre aux questions de cours puis passer les examens de mi-semestre. Ca paraît idiot, mais ça vous permet de monter vos stats sociales et donc de monter plus facilement le rang de vos confident. Ayez toujours votre smartphone sur vous avec wikipedia parce que certaines questions sont vraiment pointues.
Outre les questions de cours, vous aurez aussi la possibilité de galérer avec les différentes lignes de métro. Bon là, je plaisante un petit peu parce que vous pourrez vous déplacer de ville en ville avec une interface, mais au tout début ce n’est pas forcément le cas. Vous pourrez jouer aux fléchettes pour améliorer la cohésion d’équipe, jouer aux cages de frappes pour améliorer votre dextérité, trainer dans un maid café d’Akihabara pour améliorer votre gentillesse, ou choper un baito (petit boulot) de caissier afin de gagner un peu d’argent et augmenter votre charme.
Vous pourrez même laver les fringues sales que vous récupérerez dans les palais pour obtenir de nouveaux équipement. Bien sûr, tout cela vous prendra du temps, le temps que vous utiliserez dans les donjons, vous ne pourrez pas vous en servir pour passer du temps avec vos confidents ou augmenter vos stats sociales et inversement. A vous donc de bien gérer tout ça, sous peine de vous retrouver fort dépourvu lors d’un combat contre un boss, sachant que vous avez aussi une limite de temps pour le battre. Heureusement, le jeu est gentil et vous proposera de revenir une semaine en arrière si besoin est.
Grâce à cette notion de temps et d’activité Persona 5 Royal propose une façon astucieuse d’impliquer le joueur ou chacune de ses actions doivent être réfléchies, le tout dans un laps de temps donné. Bien plus qu’un moyen d'allonger artificiellement le temps de jeu, cela fait partie intégrante d’un système déjà bien rodé.
Alors, ce mode de jeu ne conviendra pas forcément à tout le monde, mais quant à moi, j’ai été bluffé par le nombre de choses que l’on nous proposait de faire par jour, si bien que j’avais parfois un petit stress de peur de ne pas respecter la deadline. Heureusement pour moi, l’ambiance du jeu avait tout pour me détendre.
Dancing Star Night
Les OST de Persona et moi, c’est un peu particulier, parce que c’est à travers ces OSTs que j’ai découvert la série. Ce sont elles qui m’ont donné envie de m’y mettre, c’était donc pour moi une réel plaisir de pouvoir les écouter en jouant, mais j’y reviendrai.
Pour ce cinquième opus, c’est encore une fois le talentueux Shôji MEGURO qui est au commande de la Bande Originale du jeu. Après le rap de Persona 3 et la pop Bubblegum de Persona 4, Persona 5 est sous le signe de l’Acid-Jazz. Alternant entre les pistes dynamiques et dansante parfaite pour la motivation en combat, et les pistes plus calmes et feutrées pour les moments de repos, MEGURO a parfaitement su insuffler le supplément d’âme qu’il fallait pour que cette ambiance de voleur braqueur colle parfaitement.
Beneath the Mask
Take Over
Un peu plus haut j’expliquais que j’appréciais d’écouter ces pistes en jouant, eh bien, c’est tout simplement parce que, si j’appréciais ces pistes avant même de commencer ma partie, elle ont un tout nouveau sens. En particulier lorsque les paroles chantées par l’excellente Lyn et écrites par le tout autant excellent Lotus Juice (Le même que Mass Destruction), prenne place pendant un combat de boss. Cela montre que rien n’est laissé au hasard, et cela prouve qu’une fois encore, le jeu vidéo est un tout et qu’il ne faut rien négliger. Le thème du boss de fin (que je ne posterai pas ici) en est le parfait exemple. Symbolique du personnage, pas besoin de thème menaçant, pas besoin de chant lyrique, juste de Shoji MEGURO et de la voix de Lyn pour vous faire ressentir quelque chose de doux-amer, mais qui vous fait comprendre que, ça y est… c’est la fin. La narration passe aussi par la musique, et c’est une chose que Persona 5 (Royal) a compris.
Je pense qu’à ce stade de la lecture, vous aurez probablement compris que pour moi, ma première expérience avec Persona est bien plus qu’une réussite. Mais il y a tout de même un gros point négatif dont il faut parler.
En France, le Roi, on lui coupe la tête
Persona 5 Royal est et restera le tout premier opus à être traduit dans la langue de Molière, même son prédécesseur P5, n’avait pas eu le droit à cet honneur. Alors, forcément, l’événement était à marquer d’une pierre blanche. A tel point que Koch Media, l’entité qui publie le jeu en Europe en a fait un élément de communication. Sauf que, quand on annonce ça, le travail, il faut le faire bien.
Mettons-nous d’accord de suite, je trouve que le compromis à propos des suffixes honorifiques est une bonne chose. Si tous les suffixes ne sont pas présents, Kasumi, en bonne Kouhai qu’elle est,n’hésitera pas à appeler Joker “Senpai” dès qu’elle le pourra. Non, pour moi le souci vient d’autre part.
Tout d’abord, il y a les fautes d’inattentions, malheureusement, bien trop présentes à mon goûts : des espaces en moins, des mots en moins, bref ce que pourrait faire une mauvaise fansub au début d’une mauvaise fansub. Toujours dans le même ordre d’idée, nous avons les traductions “google” qui prouve que le texte a été traduit depuis l’anglais.
Ensuite, je me pose la question : Pourquoi le “Baton Pass” a été traduit par “Transfert” et non pas par “Relais”, c’est déjà plus court et plus logique. Pour moi, l’élément qui montre qu’aucun soin n’a été apporté à la localisation du titre, c’est tout simplement son UI.
Là encore, j’ai bien conscience que nos accents bien français peuvent poser problème dans la localisation d’un titre. Prenez l’exemple de ce menu… je suis d’accord que la police de P5R est particulière, mais justement pourquoi avoir indiqué “Sauvegarder les données” et “Charger les données”. D’abord, ça nuit à la lecture et ensuite ça implique d’ajouter deux accents. Alors que “Charger” et “Sauvegarder”, c’est court et il n’y a pas d’accent. Je crois très franchement que le soin de la traduction n’était pas la priorité, mais cela devait uniquement servir d’argument de vente. Preuve en est, si je me réfère aux crédits de fin du jeu, l’équipe de traduction n’était composée que de deux personnes. je ne leur jette pas la pierre, c’est évident que ce n’est pas facile, mais c’est plutôt à Koch media que je le reproche, puisqu’il n’ont pas accordé assez de moyens. Et puis pourquoi ne pas avoir sous-titré certains dialogues dans les cinématiques ? Tous ces éléments donnent l’impression d’un travail bâclé.
Conclusion
Persona 5 Royal est tout simplement le meilleur jeu auquel j’ai joué depuis longtemps. C’est probablement parce que j’apprécie énormément la culture Japonaise, mais j’ai accroché à tous les éléments que propose le jeu. Au-delà de l'ambiance Jazzy qui fonctionne du feu de dieu, le récit sous forme de flash-back couplé à un univers contemporain ont réussi à voler mon coeur. C’est un jeu dans lequel j’ai investi près de 120h, sans aucun regret tant ce fut un plaisir. Dommage que la traduction Française vienne gêner (et non pas gâcher) cette expérience. Une expérience qui ne plaira pas forcément à tout le monde, dans il est ancré dans le Japon actuel. Néanmoins, je vous encourage tout de même à tenter le coup. Au moment où j’écris ces lignes, la première version de P5 doit être en promo. Et dans le pire des cas, il vous reste le manga édité chez Mana Books, même si vous raterez 80% de l’expérience. Pour ma part, il ne me restera qu’à attendre l’occasion d’acheter Persona 5 Scramble, en attendant un éventuel Persona 6, avec pourquoi pas, un peu plus de challenge.
Commentaires
Un article intéressant, même si pour une raison ou une autre moi j'accroche pas du tout à l'univers..