Une fois n’est pas coutume, nous n’allons pas parler d’une oeuvre Japonaise, mais d’une oeuvre Francophone qui renaît des cendres. Faisons la connaissance de Black Fury !
Synopsis
L’U.P.O, l’Ultimate Peace Organization, est une société secrète qui veille à la protection de l’univers. Parmi ses membres, l’agent Blackfury, un colosse en armure noire doté d’une force prodigieuse, combat sur tous les fronts aux côtés de sa partenaire l’agent Sky. Mais l’Alliance du Styx étend son emprise et leurs machinations sont de plus en plus grandes... Surtout, que faire quand même l’U.P.O. semble cacher des secrets ?
Peut-être que pour certains d’entre-vous, le nom de “Black Fury” ne vous est pas inconnu. Eh bien, c’est tout à fait normal, puisqu'à la base, la série fut éditée par Ankama en 2016 apparement. Ce n’est que 4 ans plus tard que la série renaît de ses cendres donc, sous l’impulsion de Maho Editions, une toute jeune maison apparue avec l’excellent premier tome des “Enfants de Gorre”. Ne connaissant pas du tout Black Fury, c’est donc grâce à eux et à leur envoi si je découvre la série aujourd’hui et je les en remercie. C'est donc sans presque rien connaître, hormis les informations fournies dans le Service Presse que je commençai la série.
Black Fury nous transporte dans un univers cosmico-futuriste, qui commence directement par une grosse opération… par de la baston ! Après une petite introduction qui n'est pas sans rappeler "Le cinquième élément", nous faisons la connaissance de Black Fury, un héros baraqué avec un costume hyper High-tech, qui même s'il frappe fort, possède un passé bien particulier. A travers ce déluge d'action, c'est aussi l'occasion de découvrir un univers vaste (parfois presque trop), mais surtout, les deux camps qui vont s'opposer : L'U.P.O, dont fait partie Black Fury, et l'alliance du Styx. Au fur et à mesure de la lecture, on sent qu'un soin tout particulier a été apporté au développement du monde, tout autant qu'aux personnages. On s'y attache rapidement, quelque soit le camp. Malgré une action fortement présente, l’histoire de Stéphane Goddard sait prendre son temps quand il le faut pour manipuler la tension narrative à sa guise.
Sur bien des points, donc, l’histoire est captivante de part l’univers qu’elle propose et les nombreuses histoires à tiroirs qui ne demandent qu’à être ouvertes. Des histoires à tiroirs qui sont pour le moment faciles à suivre, puisque globalement, on suit Black Fury, l’agent Sky et le Styx. Ils s’entrecroisent souvent, sans que l’histoire ne devienne incompréhensible. Comme je le disais l’histoire est captivante mais…
En ce qui me concerne je peux difficilement qualifier Black Fury de manga. je vais faire le pinailleur ici, mais pour moi le manga, c’est un format, un style. Choses que je ne retrouve pas forcément dans Black Fury. C’est tout bête mais tout d’abord, les livres se lisent dans le sens occidental, je trouve que ça casse un peu le format (mais ce n’est que mon avis). Ensuite, si le découpage peut potentiellement s’apparenter au format manga, ce n’est pas vraiment le cas du dessin de Stéphane Goddard. Pour moi, il s’apparente plus à du comics, voire à du Franco-Belge.
En aucun cas, ce n’est un point négatif (et je reviendrai plus tard sur le style), c’est juste dommage le qualifier de manga. Enfin… disons que c’est sujet à débat et c’est clairement négligeable. Par contre, il y a deux choses que je trouve dommage : La première, c’est le nom de certains méchants. Ca paraît bête comme ça, mais laissez-moi vous expliquer en quoi ça me dérange : Je comprends tout à fait que l’auteur veuille mettre en place un univers spécial assez sérieux. Mais du coup, moi quand je lis des noms de personnages comme Lord Baad ou… J’ai l’impression qu’on force sur le côté “ils sont méchants” et ça donne un côté kitsch qui casse un peu l'immersion. Et c’est là que vient mon deuxième reproche : le côté forcé de certains terme SF, qui là encore renforce le côté kitsch, c’est dommage parce que ça casse le sérieux. Plus qu’une directrice de strip-club galactique qui tire des lasers avec ses couettes à mon sens, parce que ça ne sent pas le “forcé”, et puis on a déjà vu ça dans d’autres oeuvres… Heureusement, ces reproches sont “presque” négligeables, puisque maintenant, on va parler du gros point fort du titre : Le graphisme.
Si je devais résumer en une phrase, tout le paragraphe que je m'apprête à écrire, je dirais : “Mon dieu que c’est beau !” Non, sans déconner, d’après la page de l’éditeur, en 2015, Stéphane Goddard a été reconnu comme faisant parti des 100 meilleurs illustrateurs au monde. Très franchement, je comprends pourquoi. J’expliquais plus haut que le titre savait profiter de moments plus calme, eh bien le travail sur les décors y est beaucoup pour quelque chose. On pourrait rester des heures à contempler ces paysages sur double pages, ces bichromes de rouge et d’or et je vous encourage vivement à le faire, tout comme regarder ses travaux qui se trouvent en fin de livre, le travail est vraiment magnifique.
Je sais qu’une version animée de Black Fury est prévue et je me demande comment ces décors statiques rendront une fois mis en mouvement. C’est franchement cool de voir ce genre d’initiative ! Mais je vous avoue qu’en lisant un livre, moi ce que je voulais voir c’était un film live avec Vin Diesel dans le rôle de Black Fury et Lucy Liu dans le rôle de Sky. (Et aussi que le tome 2 soit un peu plus long). Bon, je rigole un peu sur ce point, mais avouez que ça serait top !
En tout cas, j’ai hâte de voir la suite des aventures de Black Fury.
Grosse, grosse découverte pour moi que ces deux tomes de Black Fury. Très honnêtement, j’ai adoré découvrir ce sublime univers cosmique, où tout n’est jamais blanc ou noir (mais plutôt sang et or). Si vous voulez de l’action détonnante, vous allez être servis. Si avec ça on réduit la dose de Kitsch et pour moi c’est parfait. A l’approche des fêtes de Noël, ça peut être un bon plan de l’offrir à un ou une pote fan de BD et d'action en général !
Disponible aux éditions Maho Editions
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