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Les enfants de Gorre Tome 1 de Sylvain FERRIEU et NAVIGAVI

Couverture du Tome 1 de Les enfants de Gorre

Alors que le mois de Juillet vient à peine de commencer, je vous propose de partir à une époque où le Royaume-Uni ne l’était pas encore et où la Bretagne n’était pas qu’une région de France. Il est temps pour vous de découvrir l’histoire des Enfants de Gorre.

Synopsis

Wilfrid, fils aîné du seigneur forestier de Gorre, revient dans son château natal après des années à parfaire sa formation de chevalier. Il y retrouve ses frères, ses sœurs et un père mourant. Wilfrid va ainsi devoir prouver sa valeur et montrer qu’il est digne de gouverner les terres de son père. 
Mais, une nouvelle ère approche et la fin du règne d’Uther Pendragon risque de plonger le royaume dans la tourmente…

Avis

Ce premier tome des Enfants de Gorre et aussi le tout premier tome d’une toute nouvelle Maison d’Édition : Mahô. Spécialisée dans le manga et le Light Novel, Mahô souhaite néanmoins se démarquer en proposant une approche différente, dans un marché saturé, pour le manga ou (re)naissant pour le Light Novel. Le souhait de Mahô est le suivant, faire se rapprocher les lecteurs de romans occidentaux, et les lecteurs de manga/Light Novel. En cela, Les enfants de Gorre est la représentation de cette volonté, puisque le livre dont je suis en train de vous parler est le fruit de la collaboration entre Sylvain FERRIEU, auteur Français, de ce livre, mais aussi d’une thèse de droit sur la chevalerie et Navigavi illustrateur nippo-coréen, qui ne se connaissaient absolument pas avant le projet. Cela se traduit aussi dans la forme du récit. Catégorisé comme un Light Novel, le tome fait tout de même 508 pages, soit l’équivalant d’un tome double, chez les confrères d’Ofelbe. Toutefois, cette décision de pas trop amincir ce « Light » Novel, s’explique aisément par une volonté de ne pas perdre le lecteur avec trop de tomes. Autre point qui lui aussi pourra surprendre, c’est la pare-belle faite à la description de l’environnement plutôt qu’aux dialogues ; qui font qu’ici, certains diront, que nous sommes en face d’un roman illustré plutôt qu’à un LN à proprement parler. Je sais que cela peut déplaire à certains d’entre-vous. Mais attendez au moins que je vous parle du titre, parce que, je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais je ne l'ai pas encore fait !

Comme je le disais dans mon introduction, le récit de Sylvain FERRIEU nous plonge donc dans une époque où la « Grande-Bretagne » était morcelée en plusieurs territoires et où les chevaliers de la Table Ronde, n’existaient même pas encore dans l’esprit de leur chef, qui n’était alors qu’un tout jeune garçon. C’est dans ce contexte particulier que nous faisons connaissance avec les habitants du château de Thorgelsen, le clan Fenrys, à travers les yeux de… Wilfrid Fenrys, l’aîné de la famille revenu après une formation de chevalier, ayant duré plusieurs années. D’une certaine manière, cela permet au lecteur de rapidement rentrer dans l’histoire en s’identifiant à un personnage qui comme lui (re)découvre son environnement. Une manière habile de nous planter le décor. En ce qui concerne « la famille » Fenrys, elle se compose ainsi : Wilfrid, l’aîné, Gunnolf, la forte tête dont le sang bouillonne rapidement, Fennegan, le taiseux qui entend des voix, Sofia, une jeune fille de 14 ans qui passe son temps à jouer de ses charmes, Ralf, toujours dans les jupons de sa mère, Marianne, fervente chrétienne (et à cette époque, c’était un point important) et enfin Folkhart, le légendaire  patriarche réduit à un état végétatif, pour une raison inconnue. Je vous l’accorde, les frères Fenrys sont un peu clichés sur les bords, mais chacun disposera d’un développement qui lui est propre, puisque ce sont eux que l’on va suivre en majorité.

Rapidement, les trois membres du clan Fenrys devront se rendre à un événement particulier. Toujours par l’intermédiaire de Wilfrid, ce sera l’occasion d’en apprendre beaucoup sur la géopolitique de l’époque, mais aussi sur la situation des Fenrys, quitte à devoir engranger énormément d’informations, malheureusement, cela pourra en rebuter certains, ce qui n’est pas mon cas. Même si j’avoue que cela m’a surpris. D’un autre côté, c’est aussi grâce à cet événement que l’aventure commence réellement, en m’offrant tout ce que j’aime : Forêt hantée, brigands et surtout, tournoi ! Si vous trouvez les descriptions un peu lourdes, il convient tout de même de noter qu’elles apportent énormément dans le déroulement de l’action. Ici, on est pas dans Fate, quand ça combat, ça coupe des jambes, tranche des gorges, ça transperce des larynx par la bouche, et pour ce qui est des coups de bouclier, c’est pas le petit coup qui sert à dévier un flèche ! Pour faire simple, les dégâts sont décrits de façon réaliste, avec violence, certes, mais sans geyser de sang.

Si vous aimez la magie, le surnaturel, rassurez-vous, ce thème est aussi présent dans le récit. Le dirais qu’il est omniprésent, tout en étant discret. Personne ne s’attaquera avec des boules de feu par exemple. Mais au fur et à mesure de la lecture, vous vous rendrez vite compte que cet élément fantastique, est un point central, crucial de l’histoire, qui  prendra de plus en plus d’ampleur et qui promet pour la suite. 

Pour revenir sur l’histoire du récit en général, je dois avouer que le titre a su me cueillir au fur et à mesure de son récit. Globalement, même si j’ai dit tout à l’heure que les personnages principaux étaient un peu cliché, j’apprécie que ceux-ci soient en phase avec leur univers et donc paradoxalement déphasés... Ou du moins à la croisée de chemin. Sylvain FERRIEU nous conte ici une époque où la chrétienté prend de plus en plus de place, faisant de l’ombre aux anciennes idéologies. Alors que les Fenrys doivent faire face à ce changement, chacun des trois enfants doit faire face à un questionnement, à une désillusion. Ne sachant pas vraiment quoi faire, il est intéressant de suivre leur actions, leurs réflexions et leurs doutes, quant aux nombreux bouleversement que leur fait subir le destin. Si bien que quand arrive le dernier tiers du livre, avec une introduction digne d’un J-RPG, on se demande tout de même si le(s) choix ont été les bons, ou si tout simplement le choix était possible. Tout comme l’univers dépeint précédemment. Personnellement, c’est ça qui m’a vraiment plus dans ce premier tome. La manière dont on assiste impuissant aux changement qui interviennent dans cette famille. Avec comme petite cerise sur le gâteau, les petits clin d’œil à la légende Arthurienne.

Enfin, comment ne pas parler des illustrations de Navigavi ! Je l’admets, c’est aussi en grande partie aux illustrations que mon envie de lire ce livre est apparue. Une chose est sûre, Navigavi a fait du super travail sur Les Enfants de Gorre. Ses illustrations arrivent parfaitement à reproduire l’ambiance que l’on doit ressentir au moment de la lecture. D’autre part, j’aime beaucoup le fait que dans ces illustrations, la dominante soit noire, plutôt que blanche, je trouve que ça donne un impact plus percutant. Mon seul regret : J’aurais voulu en voir plus, je vous avoue que je m’attendais à un illustration par chapitre, mais bon c’est un petit caprice de ma part.
En tout cas, si vous voulez connaître davantage son travail, je vous conseille d’aller jeter un œil à son twitter et son instagram.

Une entrée réussie, à la fois pour les éditions Mahô et Les enfants de Gorre ! Si l’épaisseur du livre et la densité du texte par page peuvent surprendre, je vous recommande de ne pas passer à côté de ce récit, certes, généreux en description, mais diablement captivant, et surtout réaliste autant que faire se peut. Il me tarde de connaître le destin du clan Fenrys. Sautez le pas, si vous aimez les récits chevaleresques et, ou la légende Arthurienne. En plus, vous aurez l’occasion de voir de très jolies illustrations.

Disponible aux éditions Mahô Editions


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