Bonjour à tous ! Alors que le dernier article parlait d’une série humoristique, dans celui-ci, le sujet est beaucoup plus sérieux. Et pour cause, la série traite des problématiques LGBT. Et avant de commencer à parler du tome. Je pense qu’un petit disclaimer s’impose : (Et on va le mettre en gras pour que ce soit bien visible).
D’après ce que j’ai pu lire sur plusieurs sites internet, Yuhki KAMATANI se considère comme étant de genre non-binaire. Afin de respecter Yuhki KAMATANI, l’écriture inclusive sera utilisée lorsque nécessaire.
De plus, n’étant pas directement concerné par les problématiques LGBT, si vous trouvez que quelque chose que je dis à ce propos est inexact, n’hésitez pas à me le signaler en commentaire ou sur les réseaux sociaux.
Maintenant, on va pouvoir commencer à parler du tome ! C’est parti !
Synopsis
« Deux jours avant les vacances d'été, je crois que... je suis mort ». C'est ce qu'a pensé Tasuku le jour où un de ses camarades de classe lui a piqué son smartphone, alors qu'il était en train de regarder une vidéo gay dessus. La rumeur s'est répandue comme une trainée de poudre. Tasuku, pense alors à se suicider, ne pouvant supporter cette réalité dont il n'avait pas encore complètement conscience lui-même, mais aussi par peur du regard de la société. Pourtant, alors qu'il s'apprête à sauter dans le vide, il aperçoit, au loin, une mystérieuse silhouette de jeune femme qui le devance et... saute dans le vide ?! Intrigué, terrorisé, il s'élance vers l'endroit d'où elle a sauté. Il y découvre, stupéfait, que la jeune femme est encore en vie, et qu'elle est l'hôte d'une sorte de résidence associative, véritable safe space où se réunissent diverses personnes LGBT. De rencontre en rencontre, le jeune lycéen va apprendre à se connaître, à s'accepter, et trouver sa place dans le monde.
Avis
A la lecture de ce premier tome, force est de constater que l’histoire sera forte, qu’elle sera poignante. On comprend dès le début que Yuhki KAMATANI ne prendra pas de gant pour raconter son oeuvre. On le comprend car dès la première page, l’auteur.e nous amène directement sur l’un des fléau de la société Japonaise : le harcèlement scolaire qui, étant couplé à de l’homophobie poussant un malheureux adolescent à vouloir se suicider. Et de-là, ce premier tome nous assène un premier coup marquant : ce qui est un élément traumatisant pour la victime Tasuku, n’est qu’en réalité la situation initiale de l’histoire. Mais où l’élément perturbateur est la découverte d’un lieu pouvant le sauver.
Éclat(s) d’âme Tome 1 est violent, mais ne vous attendez pas à des coups ou des effusions de sangs, ce premier tome est violent dans sa manière de décrire les situations, les sentiments, encore une fois aucune pincette n’est prise pour décrire les tourments que traversent les différents personnages. Tout y passe : Acceptation de soi, acceptation de l’autre, acceptation de la famille, tous ces déchirements de l’âme que subissent les personnages, et tout ce qui ne nous est pas dit nous sont racontés d’une manière à la fois très crue, mais aussi très poétique.
Poétique, car l’auteur.e possède un style graphique magnifique qui permet à la fois de profiter du paysage sublime d’un univers qui semble merveilleux, mais qui ne l’est qu’en apparence. Ce monde est en réalité un monde violent qui transparaît grâce au travail époustouflant de Yuhki KAMATANI sur les émotions de ses personnages, arrivant ainsi à nous faire comprendre, tous leurs malheurs et leurs conflits intérieurs. Tout cela sans compter le travail effectué sur les planches qui donnent tout son sens au titre Français “Éclat(s) d’âme”. Chaque case transmet parfaitement l'émotion qu'elle doit transmettre (parfois en utilisant la métaphore) et arrive à toucher le lecteur en plein coeur. En fait, vous parler du travail du dessin est assez frustrant pour moi, car, je sais que j’aimerais vous en parler d’une meilleure manière, mais malheureusement, je ne dispose pas des mots pour pouvoir le faire. Alors je ne peux vous conseiller qu’une chose : Allez admirer ces planches magnifiques.
Mais au-delà de la beauté graphique du titre et les thèmes abordés dans ce premier tome, ce qui prouve toute la puissance du titre, se trouve dans la narration et dans l’évolution de ses personnages.
Si Éclat(s) d’âme est une série composée de plusieurs tomes, eh bien, il apparaît que le premier tome à lui seul pourrait être une histoire complète, tant l’évolution du personnage principal, Tasuku, est si bien construite. Tout cela grâce aux différentes discussions et interactions que le protagoniste aura avec les autres personnages, même si quelque part, avant d’être la construction du récit, c’est avant tout, la reconstruction de Tasuku, qui, à l’instar des vieilles maisons présentes dans l’histoire, a besoin de regarder ses fondations, pour au final tout refaire et obtenir une nouvelle vie.
Tasuku n’est cependant pas le seul personnage intéressant de l’histoire, loin de là ! Pour faire simple ils le sont tous ! Même ceux qui n’ont que très peu de lignes dans le tome. Tous les personnages feront part de leur façon de voir les choses, sur leurs manières de gérer leurs problèmes, tout en émettant un regard critique sur la société, la cause de leurs problèmes finalement. C’est une manière de nous offrir plusieurs points de vue, tout en nous faisant réfléchir et les faisant se confronter pour finalement faire ressortir de nouvelles idées.
Après avoir lu ce premier tome d’Eclat(s) d’âme, j’ai la certitude que l’oeuvre de Yuhki KAMATANI sera grande, tant l’auteur.e aborde sans complexe et sans gants, les problématiques rencontrées par les personnes LGBT, que ce soit dans l’acceptation des autres, de la famille, mais aussi d’eux-même. Une histoire avec des personnages très bien écrits et un dessin magnifique très recherché. Eclat(s) d’âme est une oeuvre poignante et dure, qui est la bienvenue à l’époque dans laquelle nous vivons.
Disponible aux éditions Akata
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