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Sword Art Online tome 5 : Alicization (Beginning + Running) de Reki Kawahara

Sword Art Online tome 5 : Alicization (Beginning + Running)

Il y a presque deux semaines, les lillois et les parisiens ont pu profiter du film d’animation original, Sword Art Online - Ordinal Scale. Cependant, depuis le 23 Février, nous pouvons lire une aventure inédite de Kirito, l’épéiste noir. Une aventure inédite dans le sens où, elle n’a pas (encore) été adaptée en manga ou anime. Il s’agit du tome 5 de Light Novel : Alicization Beginning. Après plusieurs jours de lecture intensive, voici mon opinion concernant le livre.

Synopsis

Kirito se retrouve livré à lui-même après s’être réveillé dans l’Underworld, un mystérieux monde virtuel. Incapable de rejoindre la réalité, il fait la connaissance d’Eugeo, un jeune habitant du village de Rulid rongé par les remords suite à la disparition de son amie d’enfance, Alice. À la recherche de réponses et d’une porte de sortie, les deux garçons se lancent dans une périlleuse quête aux enjeux bien plus importants qu’ils ne pouvaient l’imaginer. Quels secrets les habitants de l’Underworld abritent-ils ? Que cachent les Chevaliers Intègres, gardiens de l’ordre et de la paix dévoués corps et âme au Monde des Hommes ? Et que se trame-t-il donc dans la réalité ? La plus grande épopée de l’Épéiste noir n’en est qu’à son commencement. Bienvenue dans le projet Alicization.

Avis

Contrairement aux précédents tomes de SAO que j’ai lu, je ne connaissais pas du tout l’histoire avant de la commencer et dès le début, je fus surpris. En effet, l’introduction du roman nous catapulte dans un monde où nous ne connaissons rien et où nous ne disposons d’aucun repère. Enfin presque. Nous retrouvons un Kirito, mais plus jeune que celui que nous connaissons. Après cette introduction, plus qu’intrigante, nous nous retrouvons enfin au Japon durant l’année 2026, avec LE Kirito, cependant après une attaque contre sa personne, celui-ci se retrouve catapulté sans qu’il ne sache pourquoi dans l’Underworld. La situation de Kirito fait alors écho à la nôtre quelques chapitres plus tôt, et nous le suivrons dans sa quête de compréhension de ce nouveau monde et de sa situation. Grâce à une très grosse ficelle scénaristique, l’épéiste noir surmonte les premières épreuves de l’Underworld et comprend alors où il se trouve. Cependant, même s’il a trouvé la réponse à cette question, d’autres questions lui viennent alors. Et c’est là, l’un des points le plus intéressant du roman.

Sachant sa condition, Kirito se met alors à traverser une crise identitaire, non, une crise existentielle. Grâce à cette crise, je me suis rendu compte du premier sujet de fond de ce tome 5. Kazuto, prenant en partie conscience du monde dans lequel il est, se demande alors s’il est le véritable Kazuto, ou bien qu’un “simple” backup de son âme ou alors est-il une version de lui-même modéliser pour l’Underworld. Mais quand bien même, il ne serait qu’un backup, pour lui, en quoi n’est-il pas réel ? En 2017, nous en sommes encore qu’au balbutiement de l’Intelligence Artificielle, mais il faut se dire que tout cela avance rapidement, plus rapidement encore que ce que l’on croit. Nous sommes dans une époque, où les assistants personnels sont de plus en plus poussés. Mais que ce se passera-t-il le jour où ces assistants auront un système équivalent à celui du cerveau ou de l’âme ? Devrons-nous les considérer comme de véritables personnes ? Bien sûr, nous en sommes qu’au début de la VR pour grand public, mais je pense qu’il vraiment nécessaire qu’on se pose la question tout de suite. Et Kawahara se la posait et nous la posait déjà en 2012, lors de la sortie Japonaise d’Alicization Beginning, avant même la sortie de l’anime SAO. En tout cas, Kirito se la posera de plus en plus, en même temps que nous grâce à de nouveaux personnages, plus vrais que nature au point qu’on en oublie qu’ils sont artificiels (Jusqu’à ce que Kirito nous le rappelle…). Chacun possède sa propre histoire, ses propres doutes et ses propres convictions, de la même manière qu’une personne vivant dans notre monde. Bien sûr, certains n’échappent pas aux stéréotypes, mais c’est tout à fait normal pour ce genre d’histoire. Je regrette juste qu’encore une fois, sans le vouloir, notre cher épéiste noir arrive à être le tombeur de ses dames.

En règle générale, les péripéties de Kazuto sont très bonnes avec des passages de combat dynamiques et très bien écrits, on regretterait presque que certains soient vite expédiés. De plus, j’ai trouvé plaisant que malgré la grosse ficelle que j’évoquais au début de l’avis, celle-ci soit vite compensée par d’autres personnages capables de repousser Kirito dans ses derniers retranchements. Le contexte dans lequel il se trouve, les personnages, et les questions existentielles font que les aventures de Kirigaya Kazuto ont été un vrai plaisir à lire, au point d’avoir dévoré les pages, chose que je fais rarement !

Kirito est donc en train d’effectuer toutes les étapes qu’il a prévu pour essayer de sortir depuis qu’il est mystérieusement apparu dans l’Underworld. Mais à cause de son accident, il a mystérieusement disparu su monde "réelé. De ce fait, Asuna (en petite amie parfaite qu’elle est) décide d’enquêter sur la disparition de son compagnon avec l’aide de Sinon, Suguha et Yui. Nous nous retrouvons ensuite dans un lieu particulier et cela permet à l’auteur de parler des deux derniers sujets de fond présents dans le tome, le Pardon et la Guerre.

Lorsque que l’on lit les tomes précédents on se rend compte que bien que l’affaire Sword Art Online soit terminée, son fantôme plane constamment au-dessus de nos personnages, non pas comme un syndrôme post-traumatique, mais parfois par l'intermédiaire de The Seed. Le coeur de SAO distribué par Kirito. Il plane aussi au travers des personnages, liés de près ou de loin à sa création où à son créateur, qui s’en veulent de n’avoir rien pu faire pour empêcher cela. Je pense que c’était une bonne idée de rappeler les conséquences que ce VRMMO à engendrer, mais pour ensuite nous montrer, qu’il faut savoir aller de l’avant, et en tirer des points positifs. Personnellement cela m’a rappelé que SAO le jeu, a eu une conséquence et que SAO, arc aincrad, sur le fond,  était plus qu’un récit de fantasy classique se déroulant dans un jeu vidéo. Je me suis dis que si on ne lisait que l’arc Aincrad, alors sur la forme, celui-ci n’était qu’un récit classique où l’aspect mortel est présent pour rajouter de la tension et un enjeu réel pour les personnages, cependant le fait que des personnages aient des remords ajoute de la profondeur à un univers créé de toutes pièces par un fou. Mais il y a d’autres fous sur Terre et on ne sait ce qu’il peut arriver.

Reki Kawahara nous parle alors d’une autre facette de la Réalité Virtuelle et de l’Intelligence Artificielle, l’utilisation à des fins militaires. Il évoque alors l'éventualité de guerres propres où tous les conflits seraient réglés par des machines dotées d’une intelligence Artificielle pour notamment déterminer qui sont les cibles à abattre. Là encore à notre époque, nous n’en sommes commencement avec l’utilisation de drones pilotés à distance par un humain. Il est donc possible qu’un jour nous en arrivons à cette situation. Cependant, encore une fois, que se passerait-il si ces intelligences étaient dotées d’une sorte de conscience ? Et il ne faut pas s’étonner que l’armée veuille être la première à profiter de ces IA particulières. Après tout, Internet était au départ un projet de l’armée Américaine.

A travers ces deux thèmes, l’auteur traite de sujets semblant s’apparenter à de la Science-Fiction mais dont on se rapproche rapidement. Je ne sais pas s’il souhaite ouvrir les yeux des lecteurs sur ces sujets, mais en tout cas, je trouve que cela à apporter de la richesse à l’oeuvre et à la saga Sword Art Online en général, D’autant plus que ces thèmes sont très bien amenés et ne cassent pas du tout le rythme du livre.

J’ai énormément apprécié ce tome 5 de Sword Art Online. D’une part car il s’agit d’une histoire qui m’était complètement inconnue et que malgré quelques facilités, les duels de Kirito sont toujours aussi tendus. D’autre part, les thèmes abordés dans ce tome, le sont de manière naturelle et sont très intéressants et captivant. Alors que l’on sentait que Reki Kawahara voulait nous parler de la Réalité Virtuelle sur le fond, avec Alicization, il est passé au niveau supérieur. Je n’ai qu’une seule envie, ne pas attendre trop longtemps pour lire la suite.

Disponible aux éditions Ofelbe


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