Avant d’acheter Pupa, j’ai vraiment hésité : Je ne suis pas particulièrement fan de gore et autres histoires horrifiques. En plus, il y a quelques années, j’avais regardé l’adaptation anime qui était disponible en simulcast grâce à Dybex. Ca ne durait que quatres minutes et je n’avais absolument rien compris à l’histoire. Malgré ces aprioris, je me suis quand même décidé à sauter le pas. Ai-je bien fait ?
Synopsis
Un père violent envers sa femme et ses enfants, une mère souffrante, absente, puis l'abandon…
Voici l’environnement dans lequel se sont développés Utsutsu et sa petite sœur Yume.
Aujourd’hui éloigné de ses parents indignes, le jeune garçon s’est juré de protéger Yume coûte que coûte.
Mais un jour, alors que celle-ci l’attend tranquillement dans un parc, elle se transforme en un monstre sanguinaire qui tue tous les êtres vivants à proximité.
C’est ainsi que commence la folle histoire de ces deux enfants maudits.
Avis
Lorsque vous commencerez Pupa, il y aura de fortes chances que vous soyez surpris. Le premier tome commence avec des illustrations colorées sur fond noir, annonçant ainsi à quelle sauce le lecteur va être mangé. Ces illustrations, aussi jolies et glauques soient-elles, laissent ensuite place au contexte de l’histoire, curieusement mis en place par l’intermédiaire d’ours en peluche, jouant les différents membres de la famille d’Utsutsu. Au départ, on ne comprend pas très bien le choix de l’auteur : On s’attend à un manga sombre et gore, qui commence avec des petits nounours. Au premier abord, on peut croire que c’est une volonté de l’auteur de commencer doucement, mais personnellement, je pense qu’au contraire, le fait d’utiliser ces ours est en fait un moyen utilisé par l’auteur pour renforcer le côté violent et triste du destin d’Utsutsu et Yume.
Une fois cette introduction passée, Sayaka Mogi nous amène sur quelque chose de plus « classique ». Dans un premier temps, nous suivons le quotidien de nos deux protagonistes, nous savons qu’ils ont pu se reconstruire une vie, même s’il subsiste quelques problèmes. Vient ensuite l’élément perturbateur, chamboulant ainsi le semblant de vie équilibrée des deux personnages. Au plus l’histoire avance plus elle amène son lot de mystères, plus elle avance, plus on sent que quelque chose ne tourne pas rond, que l’auteur nous cache quelque chose. L’histoire nous apporte donc plusieurs personnages louches tous autant qu’ils sont, dont on sait pas leurs véritables intentions, incitant alors, les protagonistes ainsi que le lecteur à être constamment sur le qui-vive. Dans le même temps, l’histoire s’attarde sur la relation ambiguë entre Utsutsu et Yume, on sent dès le début de l’histoire que ces deux personnages sont très, voir trop proches l’un de l’autre.
On peut le comprendre étant donné le passif des deux protagonistes, mais même s’il on peut déjà trouvé cela malsain, l’auteur prend un malin plaisir à renforcer ce sentiment en donnant un aspect « érotique » aux différentes scènes de « repas ». Grâce à ces différents éléments, on ressent un malaise de plus en plus fort au fur et à mesure que la lecture avance, d’ailleurs le dessin de l’auteur n’est pas fait pour nous aider.
Sayaka Mogi nous offre ici des traits forts et sombres donnant ainsi à la lecture une ambiance plus pesante encore. Toutefois, cette ambiance pesante est parfois contrebalancée par des décors blancs, lumineux, comme si l’auteur voulait mettre aussi en avant, les moments de bonheurs qu’offre une vie « normale », faisant oublier un bref instant, le monstrueux destin d’Utsutsu et Yume.
En parlant de monstruosité, le monster-design est tout à fait époustouflant que ce soit dans les détails des traits ou dans la forme générale. Un mélange de monstre difforme, couplé à des plantes étranges permettant de faire ressortir le côté, monstrueux, horrible, malsain, des personnes infectées.
Ce premier tome de Pupa m’a réconcilié l’oeuvre, c’est comme un plaisir malsain, on ne se sent pas bien, mais pourtant on en redemande, stupéfait par le choc que l’oeuvre procure.
Si vous avez aimé l’anime, lisez ce tome. Si vous n’avez pas aimé l’anime, lisez ce tome. Si vous aimez les ambiances malsaines et oppressantes, lisez ce tome.
Disponible aux éditions Komikku
Commentaires
Je ne connaissais pas ce manga, je ne l'avais même me pas vu sur l'étal du magasin étale je me rend oO" (Je devais vraiment ne pas avoir les yeux en face des trous vu la couverture) mais ton avis titille ma curiosité. J'ai bien envie de le tester pour voir ce que ça va donner ^^