Savez-vous ce qu’est une Yandere ? Non ? Eh bien, je vous conseille de ne jamais en rencontrer. C’est précisément ce qui est arrivé à Kazumi, protagoniste du titre dont nous allons parler aujourd’hui.
Synopsis
Kazumi, adolescent de 16 ans, se refuse d'aimer. Traumatisé depuis l'enfance par une de ses camarades psychotique ayant tué la fille qu'il aimait alors, le lycéen ne sait pas comment être à nouveau heureux. Mais tandis que la flèche de Cupidon semble enfin prête à atteindre à nouveau son coeur, une ombre du passé ressurgit. Dès lors, pour lui et ses proches, un enfer quotidien commence…
Avis
Je ne suis pas spécialement friand d’histoires gores ou horrifiques, de ce fait, je n’en lis que très peu. Seulement voilà, avec un chara design aux antipodes de ce qu’on pourrait trouver dans ce genre de récit, le nouveau titre des éditions Akata a su me séduire. Si toutefois, je me suis laissé attendrir, ce n’était pas une mauvaise chose.
Dans ce premier tome, Daisuke CHIDA nous propose de rencontrer Kazumi, un jeune collégien tout ce qu’il y a de plus normal, amoureux de l’une de ses camarades de classes. Jusque là tout va bien… Cependant, avec une couverture plus qu’équivoque, on perçoit, au fur et à mesure de lecture, une sorte de dissonance accompagnée d’un malaise. Jusqu’à ce qu’arrive ce que l’on pressentait… Mais alors que l’on se pense soulagé, que ce malaise disparaît, on se rend vite compte qu’il n’est jamais parti. Et c’est bien là la force du titre, le malaise qu’il génère constamment.
Malgré tout, si cette ambiance pesante arrive parfaitement à nous plonger dans la lecture, il faut bien avouer que, pour le moment, le scénario n’est pas si extraordinaire que cela. En fait, une fois le prologue passé, on se doute fortement de ce qu’il va se passer… D’un côté, cela aide à favoriser l’ambiance, la tension du titre, mais de l’autre, c’est un peu trop facile. Et c’est bien le problème, il n’y a pas vraiment de mystère. On sait qui est la meurtrière, on devine rapidement qui est la cible, l’intérêt vient de connaître comment ce que l’on attendait, arrive malgré tout.
En fait, aime ton prochain est un titre émotionnel : Sa principale qualité réside à montrer l’être humain dans ce qu’il a de plus innocent, pour ensuite le faire descendre en enfer. Cela vaut tout autant pour le lecteur que pour les personnages. On se plaît à voir Kazumi sortir enfin de sa coquille, s’autoriser à aimer, pour ensuite voir son erreur.
De plus, le titre de Daisuke CHIDA n’est pas spécialement gore. Hormis celle du début, il n’y a pas spécialement de marre de sang. Au contraire, l’auteur va préférer montrer la peur s’installant petit à petit dans ses différents protagonistes. Le stress, les larmes, les cris, la colère. Tout cela couplé à ce fameux chara design, fait que même si l’on s’y attend à cause de ce scénario prévisible, on reste captivé, un peu comme du voyeurisme morbide. Toutefois, si c’est la curiosité qui favorise la lecture de ce titre, qu’en sera-t-il des tomes suivants ?
Avec son design particulier pour ce genre d’histoire, ce premier tome arrive à contrebalancer son scénario un peu pauvre et prévisible en installant une dissonance mettant à travers les émotions des personnages. Si le titre a suscité mon intérêt, le prochain tome sera décisif pour la transformation de l’essai.
Disponible aux éditions Akata
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