Nous sommes au début du mois d’octobre, et quoi de mieux que le mois d’octobre pour parler de bonbons ? Enfin, pas n’importe quels bonbons, mais des « bonbons super », des entités cosmiques aux allures de magicals girls !
Synopsis
Cassius, le chien solitaire, ne quitte jamais son île sauf pour son travail de chasseur de monstres. Ce dur à cuire au cœur tendre ne s’est jamais remis de la disparition de sa femme. Jusqu’au jour où des météorites s’écrasent sur son île, libérant d’étranges créatures, deux magnifiques jeunes filles : Amande et Praline. Ces deux enfants vont grandir avec Cassius et développer rapidement d’étranges pouvoirs : la capacité de se transformer en redoutables guerrières...
Avis
J’ai découvert « Bonbon super » dans les pages de la nouvelle édition du magazine Tchô désormais sous la houlette de Julien Neel, l’auteur de la Bande-Dessinée « Lou ! ». En lisant ces pages, je savourais telle une madeleine de Proust, la redécouverte de ce magazine de prépublication, allant toutefois de surprise en surprise. La première, c’est que la fameuse Lou a désormais à peu près mon âge, et la deuxième fût « Bonbon Super »… Récit survolté, à l’image d’un enfant ayant abusé des bonnes choses. A la lecture, on sentait clairement, l’influence des œuvres de la pop-culture nippone, désormais mythiques, telle que Sailor Moon. Alors forcément, lorsque j’ai appris qu’un premier tome sortait, je me suis empressé de l’acheter. Et c’est après, cette longue introduction que l’on va enfin en parler.
Si, tout au-dessus j’exprimais le caractère survolté que semblait avoir la série, il faut dire que le début de cette histoire m’a surpris. En effet, nous suivons Cassius un gros chien chasseur de monstres, en proie à un immense chagrin. c’est alors que les deux bonbons vont atterrir et lui changer la vie. Parallèlement, nous découvrons Stan, un démon voleur « d’amour » qui va lui aussi voir sa vie changer par un bonbon. A travers ces deux personnages, Saïd Sassine, nous proposera un univers coloré qui plaira sans nul doute aux enfants. Toutefois, à l’instar de ces personnages, cet univers possède un ensemble de nuances qui rendent le récit captivant et offrent plusieurs niveaux de lecture pour le lecteur un peu plus adulte. Si l’auteur met en place des héroïnes hyper dynamiques, il n’hésitera pas à traiter de manière astucieuse du deuil, que ce soit celui de l’amour ou de celui d’une personne qui nous était chère. Les plus jeunes lecteurs ne sont pas pris pour des imbéciles et personnellement, je trouve que ça fait du bien. Par contre, il faut aussi que les enfants s’amusent en lisant, et ça, Saïd Sassine ne l’a pas oublié.
Comme je le disais plus haut l’auteur met en place un univers coloré, avec des situations drôles et amusantes. Grâce au trio formé par Amande, Praline et Cassius, deux jeunes filles dynamiques et un gros chat endeuillé, la dualité des caractères va provoquer des situations rigolotes. De manière générale, Saïd Sassine utilisera nos idées préconçues pour les renverser à sa manière. Ainsi, les démons de l’Enfer, tout démon qu’ils sont, se révèlent attachants tant ils ont leurs propres caractères en dehors du côté maléfique. Le personnage de Stan se révèle être un personnage beaucoup plus profond que l’on ne le pense. Quant au personnage du Gardien des Enfers, (à mon sens le meilleur personnage du tome), c’est un volcan avec des sentiments, qui ne menace pas de se mettre en colère… mais de pleurer ! Ca parait bête comme ça, mais je trouve que c’est une très bonne idée. Vous l’aurez compris, l’auteur prend soin de ses personnages !
Saïd Sassine propose une histoire vraiment chouette capable de parler à toutes les générations en proposant plusieurs niveaux de lecture. Mais au fait, l’inspiration Magical Girl dont je parlais en introduction, est-elle présente dans ce premier tome ?
Pour faire simple, la réponse est oui… Mais pas autant que ce que à quoi je m'attendais. Très clairement, à la lecture de ce premier tome, on sent l’influence de Sailor Moon. Cela commence dès la deuxième de couverture, pour se terminer sur la troisième de couverture avec une illustration qui offre elle aussi « deux niveaux de lecture ». Au cours du récit nous aurons bien évidemment le droit à la fameuse séquence de transformation, vraiment très chouette et plutôt jolie, intrinsèque au genre. Mais à part ça, pas vraiment de combats… quelques poses, mais pas de combats. Il faut se rendre à l’évidence : 1, 2, 3, pistache (Le titre du tome) est avant tout un tome d’introduction, mettant en place les éléments nécessaires à l’intrigue. De ce fait, sans pour autant rester sur ma faim, j’ai hâte de voir comment se débrouillera Sassine pendant des scènes de combats, si toutefois combats il y aura. Je ne reproche pas du tout le côté introduction du titre. Ce que je reproche, par contre, c’est que ce soit trop court ! D’autant que le scénario bien ficelé et le travail sur le dessin me donne envie d’en voir plus !
D’ailleurs, terminons sur le dessin ! Eh bien, c’était vraiment très agréable : Encore une fois de part son côté coloré, mais aussi grâce à un charadesign mignon tout plein qui sait cependant faire ressortir « le mal » si besoin. Ajouter à cela, une mise en scène bien rythmé qui sait très bien mettre une emphase sur les moments joyeux comme les moments plus dramatiques. Tout sachant, assez bien doser lesdits moments ! Résultat : Une aventure captivante, bien qu’encore une fois un peu courte. (Et une couverture très jolie !)
Mise en bouche réussi pour ce premier tome de Bonbon Super. Saïd Sassine nous offre ici un univers et une histoire que l’on pourrait comparer à un bonbon acidulé. C’est bien emballé, chatoyant et pétillant avec une légère acidité que l’on apprécie qu’une fois un peu plus grand. Mais un seul bonbon ça ne me suffit pas, il me faut tout le paquet maintenant !
Disponible aux éditions Glénat
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