Une fois n’est pas coutume, plutôt que de vous parler d’anime ou de mangas, j’ai décidé de vous parler en partie d’une série que j’apprécie tout particulièrement, Doctor Who. Pourquoi en partie ? Parce que j’ai décidé de vous donner mon avis sur la dernière saison en date.
Autant vous prévenir de suite, l’article va spoiler ! Donc si vous n’avez pas encore fini la saison, n’hésitez pas à partir, mais vous pouvez rester aussi.
Synopsis
A la suite d'une nouvelle régénération, le Docteur est propulsé à Sheffield, une ville du sud du Yorkshire, sous une apparence féminine. Un nouveau chapitre s'ouvre donc avec la promesse d'aventures hautes en couleur. Le Seigneur du temps croise la route de nouveaux compagnons qui l'accompagneront lors de ces prochains voyages à travers le temps et l'espace : Ryan Sinclair, un jeune homme atteint de dyspraxie, un trouble de la coordination, Yasmin Khan, une de ses amies d'enfance en formation dans la police, et Graham, un retraité qui pensait avoir déjà vécu les années les plus marquantes de sa vie.
Avis
Comme plusieurs saisons avant elle, cette saison est assez particulière, et ce, pour plusieurs raisons : Pour faire simple, c’est une saison qui introduit une nouvelle ère. D’un côté, le départ du showrunner Steven Moffat, au profit de Chris Chibnall, celui-ci n’est d’ailleurs pas en terre inconnue, puisqu’il a déjà travaillé sur la série Torchwood. De l’autre côté, cette saison onze marque aussi l’arrivée de la quatorzième incarnation du Docteur, incarnée par Jodie Whittaker, première incarnation féminine du Docteur. (En dehors de différents sketchs télévisés). C’est dans ce contexte, que cette saison était attendue de pieds fermes. Mais deux mois et demie plus tard, que faut-il en retirer ?
En étant le début d’une nouvelle ère, cette saison se doit de poser ses propres bases pour quelque part construire sa propre mythologie, tout en se basant sur celle déjà existante. Ici Chris Chibnall a décidé de ne prendre que le strict nécessaire et d’opérer quelques changement. Pour cette saison, place à une volonté de nouveautés, sans trahir l’esprit d’origine. Place à une saison plus courte, mais à des épisodes plus longs, oubliez ici les ennemis iconiques tels que les Daleks ou les Cybermen. Peut-être est-ce ici une volonté de ne pas partir dans le fanservice au détriment de la qualité ? D’un côté, on me peut que saluer l’idée, mais de l’autre côté, les Stenza, nouvelle race fil rouge de la saison, sorte de chasseurs primaires intergalactiques fétichistes dentaires, peinent à marquer les esprits, car n’assumant pas ce rôle de fil rouge justement. Pourtant, cela reste une bonne idée, mais sous-exploitée (Je n’ai pas dit “mal"). J’espère de tout coeur que nos “petites souris” de vilains auront d'avantages d’expositions à l’avenir.
L’autre nouveauté de cette saison vient de l’arrivée de trois nouveaux compagnons, oui trois : Ryan Sinclair, un jeune homme en quête de figure paternelle, Yasmin Khan, policière devant lutter pour trouver sa place, et enfin Graham O’Brian, compagnon de la grand-mère de Ryan, cherchant, entre-autre à se faire accepter par ce dernier. Et s’il y a bien un point qui fait du bien, c’est celui-ci. Avec la présence de ces trois compagnons, l’histoire nous offre de nouvelles dynamiques et sort du cliché, Une jolie fille tombe amoureuse/ en admiration du personnage du Docteur. C’était déjà évité dans la dernière saison, mais c’est encore mieux dans celle-ci. Mais surtout, on évite le fait que le compagnon soit un beau mec ou une une jolie fille. (Malgré tout la sympathie que j’ai pour Jenna Louise Coleman et Mandip Gill)
Le gros point positif ici, c’est bien que chaque épisode va essayer de faire évoluer les relation entre notre quatuor de voyageurs. Malgré tout, si chaque compagnon a son propre épisode, on sent bien le favoritisme en faveur de la relation Graham-Ryan, bien (trop ?) facile à écrire, laissant malgré eux Yazmin Khan dans l’ombre. En termes de développement des compagnons quelques épisodes sortent du lot, notamment Rosa (S11E03), et Demons of the Punjab (S11E06). A travers ces épisodes, on sent une certaine volonté de Chris Chibnall de mettre les compagnons au centre de l’histoire. Mais qu’en est-il du Docteur ?
Comme je le disais au début de l’article, cette quatorzième incarnation du Docteur est jouée par Jodie Whittaker. C’est donc la première incarnation “féminine” du Docteur et doit donc supporter ce fardeau particulier en plus de devoir succéder au très bon Peter Capaldi qui avait réussi à insuffler sa personnalité au Docteur. L’une des erreurs à faire aurait été de trop insisté que maintenant le Docteur possède un physique féminin, en mode “Hé vous avez vu ?”. Heureusement, les scénaristes ne sont pas tombés dans le piège et montre justement qu’il n’y a rien d’anormal à cela. Bien évidemment, le changement donne l’occasion à quelques plaisanteries du style : “Je me trompe de genre parce que je n’ai pas encore l’habitude”, tout en abordant par le biais de la plaisanterie à moitié sérieuse, le sexisme dont on faisait et fait encore preuve aujourd’hui. Mais encore une fois, cela ne change pas grand-chose à la série et c’est tant mieux. Mais outre le changement de genre, ce nouveau Docteur, comment est-il ?
S’il faut bien accorder quelque chose à ce Docteur, c’est bien que celle possède une énergie communicative, bien plus encore que celle du douzième Docteur (Matt Smith). Bien sûr comme chaque nouveau Docteur avant elle, il était nécessaire de passer par la recherche identitaire. Sauf que là… Elle est un peu trop longue à mon goût, surtout pour déboucher sur quelque chose qui est assez inattendu. La quatorzième est quelqu’un de pacifiste, ce qui est en soit une bonne chose, mais pas forcément quand ce pacifisme évolue en passivité. Je conçois parfaitement que le Docteur évite de modifier le cours du temps, mais quand dans Arachnids in the UK ou encore The Witchfinders, le Docteur voit se dérouler un homicide sous ses yeux, elle n’exprime qu’une remontrance ou bien n’agit que parce que les compagnons lui ont dit : “Euh, faudrait peut-être faire quelque chose”, c’est un peu dommage et cela tranche avec ce que l’on avait l’habitude de voir. Les marques sont prises, mais il faudra vraiment que cela évolue. Au final, pour le moment, la quatorzième est à l’image de la saison.
Parce qu’en règle général, les épisodes ne sont pas spécialement extraordinaires, mais certainement pas mauvais non plus, au pire certains sont passables car ne racontent pas grand-chose, les épisodes Arachnids in the UK et The Tsuranga Conundrum en sont le parfait exemple. Kerblam fait sa petite critique d’Amazon et du tout-robot mais rien de bien développé. Mon épisode préféré est sans aucun doute The Ghost Monument, pour bien des raisons : D’une part, c’est le premier épisode à mettre vraiment en place le petit groupe et c’est le seul épisode qui m’ait donné l’impression de regarder un film d’une heure plutôt qu’un épisode de série télévisée. C’est d’ailleurs l’un des seuls avec Demons of the Punjab et Kerblam! à avoir une introduction décente. Dans le reste, le TARDIS débarque d’on ne sait où pour on ne sait quelle raison, l’introduction est l’élément perturbateur, ça donne juste envie de te dire : C’est comme ça ! Pour ma part, j’aimerais retrouver cet aspect film ne serait-ce que pour l’épisode du Nouvel An.
Bilan mitigé donc pour cette onzième saison de Doctor Who : Pour le début de cette nouvelle ère, Chris Chibnall propose de bonnes choses comme un trio de compagnons, de nouveaux ennemis et surtout un Docteur à l’apparence féminine. Cependant, le fil rouge reste trop faible et le Docteur un peu trop passif à mon goût. Heureusement que certains épisodes valent vraiment le coup. J’attendrai tout de même la prochaine saison en espérant qu’elle mieux encore.
Commentaires
Super article. Je suis globalement du même avis que toi concernant cette saison. Je trouve que quand on regarde la saison dans sa globaliter c'est plutôt une bonne saison, mais on a quand même des épisodes assez oubliable ou certain qui aurais mériter d'un peut plus de punch de la part du nouveau Docteur.