Bien que n’étant pas un fan inconditionnel de la série de jeux Dragon Quest, il m’est arrivé de jouer à quelques opus en passant un bon moment. Du coup, j’étais assez curieux de voir ce que pouvait donner un manga “DraQue”. J’ai franchis le pas avec “Les héritiers de l’emblème”.
Synopsis
Il y a 25 ans, les héros légendaires ont vaincu le roi des démons. Mais la paix fut de courte durée... Deux décennies plus tard, le jour de la grande fête du royaume, une nouvelle tragédie bouleverse le monde : la magie disparait d'un coup. Au même moment, tous les habitants du château royal disparaissent sans laisser de traces... Tous, sauf un : le prince Aros.
Avis
Comme je l’expliquais en introduction, la série des héritiers de l’emblème est la première série DQ que je lis. Et il s’avère que cette série s’inscrit chronologiquement comme la suite du manga Dragon Quest, l’Emblème de Roto. Heureusement, il n’est pas vraiment nécessaire de d’avoir lu ce dernier pour comprendre l’histoire des héritiers. Cependant même si cette suite peut se lire indépendamment, ce n’est pas pour autant qu’elle est déstabilisante. Même si j’ai joué à peu de jeux DQ, j’ai toujours trouvé que l'ambiance était bon enfant, peut-être était-ce dû aux monstres designés par Akira Toriyama, ou du fait que je ne me souvienne pas de moments vraiment violents… Mais ici dans “Les héritiers”, l'ambiance est à l’opposé de ce que j’ai décrit juste avant. L’environnement est sombre, oppressant et désolé, presque comme si la disparition de la magie se répercutait dans la lecture, permettant ainsi une immersion plus profonde dans le récit.
Dans ces deux premiers tomes nous suivons donc Aros, le protagoniste de l’histoire, qui porte en lui la maladie des Héros de J-RPG des années 90… Il est amnésique avec des cauchemars. Toutefois, même si cela est du déjà vu, cette perspective est tout à fait idéale pour le développement du personnage, dont on comprend rapidement qu’il n’est pas à sa place. L’histoire utilisera cette particularité pour provoquer des quelques dilemmes moraux intérieurs ou même extérieurs avec d’autres personnages. Des personnages divers et variés qui grâce à leur développements arrivent à contraster avec le personnage principal et, qui pour certains, arrivent à apporter une touche de lumière à ce récit sombre… Malheureusement, même si j’apprécie ce scénario noir, je lui reproche tout de même un scénario schématiquement trop proche du celui d’un jeu vidéo, en tout cas, c’est l'impression que j’ai eue… Une intuition probablement dûe à Dragon Quest… J’arrivais à me dire :”Ah, ils vont récupérer l’épée, un boss va arriver” et pouf, c’est ce qu’il s’est produit… Je trouve cela un peu dommage… et cela enlève un peu de la surprise… Heureusement qu’à ce niveau là, le graphisme aide aussi.
Parce qu’à ce niveau là, ce que j’ai vu m’a beaucoup plu. Sans atteindre le dynamisme d’un nekketsu, Kamui FUJIWARA nous propose un récit servant abondamment la narration en nous proposant des batailles suffisamment intenses pour que le lecteur soit captivé. A contrario, le récit propose majoritairement des phases calmes, nous permettant d’une part, de connaître un peu plus les personnages et d’autre part, de profiter des décors médiévaux et d’installer la tension… Un peu comme dans un RPG en fait, mais est-ce voulu ? Pour le charadesign, même si je le trouve très bon, je ne peux pas m’empêcher de trouver dommage qu’il soit si proche du style d’Akira Toriyama. Peut-être était-ce obligatoire… Mais bon cela n’enlève en rien ses qualités à l’oeuvre.
Quelle bonne surprise de retrouver Dragon Quest dans un registre de Dark Fantasy ! Avec ces deux premiers tomes, nous rentrons facilement dans un univers pouvant sembler difficilement accessible de part son “rôle” de “suite”. Nous y découvrons un univers intéressant qui lance déjà quelques pistes et des personnages avec du potentiel. Malheureusement, le récit n’est pas exempt de clichés, ce qui pourra lasser le lecteur. Je vous recommande tout de même de passer outre pour profiter d’un récit plein de promesses.
Disponible aux éditions Mana Books
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