Les histoires de voyages dans le temps, c’est monnaie courante dans la science-fiction, machine temporelle, vaisseau, voiture on a pas mal de choix. Dans le cadre d’une romance par contre, il faut avouer que je sèche un peu. C’est pourtant ce que nous propose Yasuko avec SOS Love. Quant à moi, je vais vous parler du premier tome.
Synopsis
Kayo est cool, Kayo est jeune, Kayo est populaire ! Elle n’est pas très douée pour les études, mais ce n’est peut-être pas si grave. Car après tout, son plan de « carrière », il est tout tracé : trouver l’homme de sa vie à l’université et l’épouser pour ne plus faire grand-chose d’autre ensuite. En attendant, elle compte bien profiter de sa jeunesse. Oui, mais voilà… un beau matin débarque dans son quotidien une lugubre jeune femme qui prétend venir du futur, et même être la version plus âgée d’elle-même. Kayo refuse d’y croire, mais quand cette dernière lui annonce qu’à trente ans, elle sera célibataire, déprimée, et loin d’être heureuse, la lycéenne commence à se poser des questions… Et s’il était temps d’admettre l’amour qu’elle éprouve pour son ami d’enfance, et d’enfin lui mettre le grappin dessus ?
Avis
Lorsque je me suis mis à lire les premières pages, je pensais que SOS Love allait être un shojo au scénario classique quand bien même j’étais au courant pour le voyage temporel, après tout nous avons toujours une histoire d’amour non ? Mais c’est là qu’intervient Kayo (Décidément Akata s’abonne aux Kayo en ce moment), enfin, LES Kayo. La première est une lycéenne qui accumule les conquêtes et qui se moque un peu de ses études, une héroïne assez atypique pour le genre, qui change de la fille prude et/ou bonne élève qui découvre l’amour, je trouve. Puis vient l’autre Kayo, celle du futur, celle qui est à la fois l’élément perturbateur, mais aussi l’élément qui donne tout le piment à l’oeuvre. Grâce à elle et à la dynamique qu’elle entretient avec sa version antérieur, le manga devient assez rythmé et très drôle. Pour arriver à ce résultat Yasuko utilise à la fois des dialogues rapides et efficaces, mais aussi des expressions faciales très variées. (Je sais que certaines personnes y sont hermétiques mais moi, je trouve ça drôle). Personnellement, l’humour a vraiment fait mouche chez moi tant parfois certaines situations sont ridicules, dans le bon sens du terme. J’ai donc beaucoup apprécié l’humour de ce titre qui apparaît parfois sans prévenir. Mais rassurez-vous, SOS Love n’est pas uniquement composé d’humour, bien au contraire, puisque c’est avant tout une histoire d’amour ou en tout cas sur la découverte de l’amour.
Tomber amoureux ce n’est pas forcément facile et cela passe par la découverte de ses propres sentiments. SOS Love n’échappe pas à la règle mais aborde le sujet un peu différemment. Kayo ne découvre pas elle-même qu’elle est amoureuse de son ami d’enfance, mais c’est grâce à elle… plus vieille. (Quand on vous dit que c’est compliqué les voyages dans le temps) Admettons que ça vous arrive à vous, ce serait un peu difficile à croire, non ? Eh bien pour notre héroïne, c’est un peu pareil. Peu à peu, elle va, avec l’aide de son double et divers événements, comprendre ses sentiments amoureux, mais aussi se comprendre elle-même pour découvrir qui elle est vraiment et pourquoi elle est rentrée dans un moule, ce qui est une piste très intéressante. N’oublions pas aussi que SOS Love traite aussi du voyage dans le temps et Yasuko ne l’utilise pas juste comme un prétexte puis joue avec la complexité due à ce genre de thème, ainsi par l’intermédiaire de photos ou d’objet, nous sommes capables de voir les répercussions et paradoxalement de faire avancer le scénario. Par contre, je me demande comment va être abordé le paradoxe du grand-père.
Si SOS Love propose de bonnes idées, ce premier tome m’a déçu sur quelques points : Tout d’abord, le manque de développement de l’ami d’enfance. je sais que ce n’est que le premier tome mais je regrette qu’il ne soit pas si développé que ça, du coup j’ai du mal à apprécier le personnage. Mon deuxième point de déception concerne la présence de triangles amoureux : Franchement pourquoi dans ce genre d’histoire, c’est presque obligatoire d’avoir un triangle amoureux ? C’est dans un cahier des charges ? Pardonnez ma colère mais j’en ai marre de tout le temps voir ce genre de ressort scénaristique… Cependant, ces deux autres personnages ont une grande utilité dans le cheminement de notre héroïne autre que le triangle amoureux et ça, j’apprécie beaucoup. Tout comme le dessin d’ailleurs !
Personnellement, j’ai trouvé très plaisant le graphisme de Yasuko. Sans être transcendant, le dessin apporte une légèreté particulière qui contribue à l’ambiance du titre. Alors bien sûr, on a toujours les sempiternelles trames étoilées, ce qui m’embête un peu, mais en dehors de cela, rien d’alarmant à signaler. Je trouve le découpage plutôt correcte et les séquences de flashback bien amenées. Le charadesign quant à lui est vraiment très sympathique sans pour autant être original. Mais est-ce que c’est vraiment ce qu’on lui demande ? En tous les cas, la lecture reste agréable !
Je suis plutôt content de ce premier tome de SOS. En utilisant correctement le concept éculé du voyage dans le temps, dans un shojo, Yasuko nous propose une histoire assez originale et plutôt drôle avec l’arrivée du double du futur désespéré. Toutefois, SOS Love n’échappe pas aux clichés du genre mais les tourne suffisamment bien pour qu’ils aient une utilité autre. En tout cas, l’histoire semble intéressante et j’ai bien rigolé, à voir si la suite ne me déçoit pas !
Disponible aux éditions Akata
Commentaires
Je suis tout à fait d'accord avec toi sur certains points comme les mauvais côtés avec le triangle amoureux et le fait qu'on ne sache rien du protagoniste masculin. Les éditions Akata déniche toujours de supers séries, avec des histoires très différentes de ce que l'on peut trouver d'habitude. Pour moi, le premier volume est assez intéressant. Le manga sort rapidement de l'ordinaire par son concept et par sa profondeur. Très bonne critique :)
Merci à toi de l'avoir lue !